Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 13.djvu/249

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tions, portèrent leurs plaintes à la colonie espagnole. Escalante tenta les voies de la négociation ; il dépêcha au général mexicain deux Zampoalans qui demeuraient dans Véra-Cruz, pour le prier, en qualité d’ami, de suspendre les hostilités jusqu’à l’arrivée d’un nouvel ordre de la cour, parce qu’étant informé depuis peu que l’empereur avait permis aux ambassadeurs d’Espagne d’y passer, pour établir une alliance constante entre les deux couronnes, il ne pouvait se persuader que ce prince eût en même temps des intentions contraires à la paix. La réponse de Qualpopoca fut injurieuse, et le conseil espagnol ne put dissimuler cet outrage. Escalante forma un corps de montagnards qui fuyaient les violences des Mexicains ; il se mit à leur tête avec quarante Espagnols et deux pièces d’artillerie. Qualpopoca vint au-devant de lui en fort bon ordre ; le combat fut engagé, et les Espagnols remportèrent une victoire éclatante ; mais elle leur coûta la perte de leur commandant et de sept de leurs plus braves soldats, qui moururent, quelques jours après, de leurs blessures. Un d’entre eux, nommé d’Arguello, homme d’une taille et d’une force extraordinaires, ayant été mortellement blessé à quelque distance de ses compagnons, fut enlevé par les vaincus avec la même promptitude qu’ils mettaient à retirer leurs propres morts : circonstance particulière aux mœurs de ces peuples, et dont Cortez dans la suite sut tirer un grand avantage.