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La réponse de Cortez roula sur deux objets, l’alliance offerte par Charles-Quint, et l’établissement du christianisme. Sur le premier de ces articles, l’empereur parut disposé à consentir à tout ; mais lorsqu’il entendit parler mal de ses dieux, il eut peine à se contenir jusqu’à la fin. Il se leva pour déclarer d’un air ému qu’il recevrait avec beaucoup de reconnaissance les offres d’alliance et d’amitié qu’on lui faisait de la part d’un grand prince descendant de Quézalcoatl ; mais qu’il croyait que tous les dieux étaient bons, et que celui des Espagnols pouvait être tel qu’on le représentait sans faire tort aux siens. Ensuite il exhorta Cortez à se reposer dans un palais dont il pouvait se regarder comme le maître ; et, s’étant fait apporter de riches présens qu’il le pria d’accepter, et dont il distribua quelques-uns aux officiers espagnols qui assistaient à l’audience, il se retira.

Le jour suivant, Cortez lui fit demander audience dans le palais impérial, et l’obtint avec tant de facilité, que les seigneurs mexicains qui devaient l’accompagner arrivèrent avec la réponse. C’étaient les maîtres des cérémonies de l’empire. Le général se fit suivre de quatre capitaines, Alvarado, Sandoval, Vélasquez de Léon, et Ordaz, avec six de ses plus braves soldats, entre lesquels était Bernard Diaz, qui commençait à recueillir tout ce qui se passait sous ses yeux pour en composer son histoire. Les rues se trouvèrent remplies d’une multi-