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sa marche ; elle arriva le jour suivant dans un village de la province de Chalco, à deux lieues du pied des montagnes. Le cacique, en présentant des vivres à Cortez, lui fit des plaintes amères de la tyrannie de Montézuma. On fit quatre lieues le jour suivant au travers d’un pays fort agréable, pour aller passer la nuit dans le bourg d’Amaneca, situé sur le bord du grand lac de Mexico. Il se fit dans ce lieu un si grand concours de Mexicains, la plupart armés, que les Espagnols en conçurent de l’inquiétude. Cortez fit faire quelques décharges de l’artillerie et des arquebuses ; il donna ordre que les chevaux fussent présentés à cette multitude de curieux, et maniés avec assez d’action pour leur inspirer de l’effroi ; tandis que ses plus fidèles interprètes affectaient de répandre que ce bruit et ces terribles animaux annonçaient quelque chose de sinistre. Tous les Mexicains, effrayés, s’éloignèrent aussitôt du camp, sans qu’on pût juger quel dessein les avait amenés. Mais il resta quelque soupçon au général qu’ils étaient venus pour l’attaquer.

Cependant, lorsqu’il était prêt à se remettre en marche, quelques seigneurs mexicains vinrent lui donner avis que Cacumatzin, neveu de Montézuma et prince de Tezcuco, s’approchait avec une suite nombreuse pour le visiter au nom de l’empereur. En effet, ce prince arriva bientôt, porté sur les épaules de plusieurs Mexicains dans une espèce de