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Cortez fut ravi d’y trouver les mêmes plaintes qu’il avait entendues dans les provinces plus éloignées. Le jour suivant il continua sa marche par un chemin fort rude, sur des montagnes d’une hauteur égale à celle, du volcan. Un cacique de Guagoxinjo l’avait averti qu’il était menacé de quelque danger à la descente des montagnes, et que depuis plusieurs jours on y avait vu les Mexicains boucher avec des pierres et des troncs d’arbres le chemin qui conduit à la province de Chalco, tandis que d’autres avaient aplani l’entrée d’une route voisine. On parvint avec beaucoup de fatigue au sommet de la montagne, parce qu’il tombait de la neige, avec un vent furieux. Il s’y présenta deux chemins à peu de distance l’un de l’autre, et Cortez n’eut pas de peine à les reconnaître aux marques que le cacique lui avait données. Malgré l’émotion qu’il ressentit en vérifiant cette nouvelle trahison, il demanda tranquillement aux ambassadeurs mexicains, qui marchaient près de lui, dans quelle vue on avait fait des changemens aux deux chemins. Ils répondirent que, pour la commodité de sa marche, ils avaient fait aplanir le plus aisé, et boucher l’autre, qui était le plus difficile. Cortez reprenant avec la même tranquillité : « Vous connaissez mal, leur dit-il, les guerriers qui m’accompagnent : ce chemin que vous avez embarrassé est celui qu’ils vont suivre, par la seule raison qu’il est difficile. Dans le choix de deux partis, les Espagnols