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vilement soumise à l’empereur, qui n’avait pas de sujets plus dévoués à ses ordres ; ils ajoutaient que toutes les provinces voisines de cette ville la regardaient comme une terre sacrée, parce qu’elle renfermait dans l’enceinte de ses murs plus de quatre cents temples et des divinités si bizarres, qu’il était dangereux de s’approcher, sans leur approbation, des lieux qu’elles protégeaient. Pendant cette irrésolution, de nouveaux ambassadeurs arrivèrent avec des présens de la part de Montézuma. Leurs instructions ne portaient plus de détourner Cortez du voyage du Mexique ; mais, paraissant supposer qu’il y était déterminé, ils lui témoignèrent que l’empereur, ayant jugé qu’il prendrait le chemin de Cholula, lui avait fait préparer un logement dans cette ville. Les sénateurs tlascalans ne doutèrent plus alors qu’on n’y eût dressé quelques embûches. Cortez, surpris lui-même d’un changement si peu prévu, ne put se défendre de quelques soupçons : cependant comme il croyait important de les déguiser aux Mexicains, il conclut avec son conseil qu’il ne pouvait refuser le logement qu’ils lui offraient sans marquer une défiance à laquelle ils n’avaient encore donné aucun fondement ; et qu’en la supposant juste, loin de s’engager dans de plus grandes entreprises, en laissant derrière lui des traîtres qui pouvaient l’incommoder beaucoup, il devait, au contraire, aller droit Cholula pour y découvrir leurs desseins, et pour donner une