Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 13.djvu/202

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

un spacieux édifice, où l’on entrait par trois grands portiques. Cortez avait amené les ambassadeurs mexicains malgré leur résistance. Il leur fit donner un appartement près du sien, pour les mettre à couvert sous sa protection. Tlascala était alors une ville fort peuplée, bâtie sur quatre éminences, qui s’étendaient de l’est au couchant, et qui avaient l’apparence de quatre citadelles, avec des rues de communication, bordées de murs fort épais, qui formaient l’enceinte de la place. Ces quatre parties étaient gouvernées par autant de caciques, descendus des premiers fondateurs, mais soumis néanmoins à l’assemblée du sénat, où ils avaient droit d’assister, et dont ils recevaient les ordres pour tout ce qui concernait le bien public. Les maisons étaient d’une hauteur médiocre, et d’un seul étage. Elles étaient de pierre et de brique, avec des terrasses et des corridors au lieu de toit. La plupart des rues étaient étroites et tortueuses, suivant les différentes formes des montagnes. Enfin l’architecture paraissait aussi bizarre que la situation.

La province entière, dans une circonférence de cinquante lieues, qui en avait dix de longueur de l’est à l’ouest, sur quatre de largeur du nord au sud, n’offrait qu’un pays inégal et montueux, mais fertile néanmoins et soigneusement cultivé. Il était borné de tous côtés par des provinces de l’empire du Mexique, à l’exception du nord, où ses limites étaient resserrées par la grande Cordillère, dont les monta-