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présens, qui montaient à la valeur de deux mille marcs d’or ; mais il trouva des prétextes pour différer sa réponse, parce qu’il voulait qu’avant leur départ ils vissent avec quelle soumission les Tlascalans lui demandaient la paix ; et, de leur côté, ils ne demandèrent point d’être dépêchés, parce que ce délai semblait favorable à leur commission. Cependant ils ne furent pas long-temps sans la faire pénétrer par des questions indiscrètes, qui firent connaître toutes les frayeurs de Montézuma, et de quelle importance il était, pour le déterminer, de conclure avec les Tlascalans.

La république, qui voulait persuader les Espagnols de la sincérité de ses intentions, envoya ordre à toutes les bourgades voisines du camp d’y porter des vivres sans paiement et sans écbange. L’abondance y régna aussitôt, et les paysans du canton poussèrent la fidélité jusqu’à refuser les moindres récompenses. Deux jours après, on découvrit sur le chemin de la ville un gros d’Américains qui s’approchaient avec toutes les marques de la paix. Cortez ordonna que le fort leur fût ouvert, sans aucune apparence de soupçon. Il se fit accompagner, pour les recevoir, de cinq ambassadeurs mexicains, après leur avoir fait entendre avec noblesse qu’il ne voulait rien avoir de réservé pour ses amis. Les chefs des Tlascalans était Xicotencatl même, qui avait brigué cette commission pour achever de se rétablir dans l’esprit des sénateurs, ou peut-