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fiance de Xicotencatl augmenta, lorsqu’à peu de distance du camp, il se crut assuré par ces apparences de langueur que les Espagnole se ressentaient de l’absence de leur père. Il s’approcha jusqu’au pied des remparts, où il forma trois attaques qui furent exécutées avec beaucoup de hardiesse et de diligence : mais les premiers qui entreprirent de monter furent reçus avec une vigueur à laquelle ils ne s’attendaient pas ; et ceux qui les suivaient prirent l’épouvante en voyant tomber les plus avancés, dont les corps roulaient jusqu’à eux. Xicotencatl reconnut l’imposture des magiciens : cependant sa colère et son courage le firent retourner à l’assaut ; ses gens donnèrent des témoignages extraordinaires de valeur ; ils s’aidaient des épaules de leurs compagnons pour monter sur le rempart, où ils recevaient sans étonnement de mortelles blessures qui continuaient de les faire tomber sans que les autres parussent rebutés de ce spectacle. Le combat dura long-temps dans cette situation, où les Espagnols n’avaient que la peine d’allonger le bras pour les tuer à coups de lance. Enfin Xicotencatl, désespérant de son entreprise, prit le parti de faire sonner la retraite. Cortez, qui savait que la méthode des ennemis était de se retirer en pelotons et sans ordre, sortit alors avec une partie de son infanterie, tandis que les cavaliers, qui avaient garni de sonnettes le poitrail de leurs chevaux, descendirent aussi dans la campagne pour augmenter la terreur