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amis et vos alliés, vous saluent. Après vous avoir souhaité une récolte abondante et la mort de vos ennemis, ils vous font savoir qu’ils ont vu arriver dans leur pays, du côté de l’orient, des hommes extraordinaires qui semblent être des dieux, qui ont passé la mer sur de grands palais, et qui portent dans leurs mains le tonnerre et la foudre, armes dont le ciel s’est réservé l’usage. Ils se disent les ministres d’un Dieu supérieur aux nôtres, qui ne peut souffrir la tyrannie ni les sacrifices du sang des hommes ; leur capitaine est un ambassadeur d’un prince très-puissant, qui, étant poussé par le devoir de sa religion, veut remédier aux abus qui règnent parmi nous et aux violences de Montézuma. Cet homme, après nous avoir délivrés de l’oppression qui nous accablait, se trouve obligé de suivre le chemin de Mexico par les terres de votre état, et souhaite de savoir en quoi ce tyran vous a offensés, pour prendre la défense de votre droit comme du sien, et la mettre entre les motifs de son voyage. La connaissance que nous avons de ses intentions, et l’expérience que nous avons faite de sa bonté, nous ont portés à le prévenir pour vous exhorter de la part de nos caciques à recevoir ces étrangers comme les bienfaiteurs et les amis de vos alliés ; et nous vous déclarons de la part de leur capitaine qu’il vient avec un esprit de paix, et qu’il ne demande que la liberté du pas-