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conseil de ce seigneur qui lui proposait de prendre sa route par la province de Cholula, sous prétexte que les habitans, moins portés à la guerre qu’au commerce, n’apporteraient pas d’obstacle à son passage. Il aima mieux s’en rapporter aux Zampoalans, ses alliés, qui le pressèrent de prendre par la province de Tlascala, où les peuples étaient à la vérité plus guerriers et plus féroces, mais unis par d’anciens traités avec les Zampoalans et les Totonagues. Après s’être arrêté à cette résolution, il prit le chemin de Tlascala, dont les frontières touchaient à celles de Zocotla. Sa marche fut tranquille pendant les premiers jours ; mais, en sortant du pays qu’il avait traversé, il entendit quelque bruit de guerre, et bientôt il apprit que la nouvelle province où il était entré avait pris les armes, sans que les coureurs dont il se faisait précéder pussent l’informer encore de la cause de ce mouvement. Il s’arrêta pour se donner le temps de prendre des informations.

Tlascala était alors une province extrêmement peuplée, à laquelle on donnait environ cinquante lieues de circuit. Son terrain est inégal, et s’élève de toutes parts en collines qui semblent naître de cette grande chaîne de montagnes qu’on a nommée depuis la Grande-Cordillère. Les bourgades occupaient le haut de ces collines, par une ancienne politique des habitans, qui trouvaient, dans cette situation le double avantage de se mettre à couvert