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de respecter ce gouverneur, de lui fournir des vivres, et d’employer un grand nombre de leurs sujets aux fortifications de la ville, moins par défiance du côté des habitans que sur les soupçons de quelque insulte de la part du gouverneur de Cuba : Cortez n’accepta de leurs offres que deux cents tamènes, nom d’une sorte d’artisans qui servent aux transports du bagage, et quatre cents hommes de guerre, entre lesquels on en comptait cinquante de la principale noblesse du pays : c’était autant d’otages pour la garnison de Vera-Cruz, et pour un jeune Espagnol qu’il avait laissé au cacique de Zampoala, dans la vue de lui faire apprendre exactement la langue du Mexique.

Il donna aussitôt ses ordres pour la marche : les Espagnols composèrent l’avant-garde, et les Américains suivirent à peu de distance, sous le commandement de Manégi, Teuche et Taemeli, trois des plus braves caciques de la montagne.

On partit le 16 août ; Jalapa, Socotlima et Techucla, furent les premiers lieux qui s’offrirent successivement. La beauté du chemin et la disposition des peuples, qui étaient du nombre des alliés, firent trouver peu de difficultés dans cette route : mais au delà de ces bourgs, pendant trois jours qu’on mit à traverser les montagnes, on ne trouva que des sentiers étroits et bordés de précipices, où l’artillerie ne put passer qu’à force de bras.