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viter les Castillans à ce choix. On creusa les fondemens de l’enceinte : les officiers se partagèrent pour régler le travail, et pour y contribuer par leur exemple ; le général même ne se crut pas dispensé d’y mettre la main. Les murs furent bientôt élevés, et parurent une défense suffisante contre les armes des Mexicains : on bâtit des maisons, avec moins d’égard aux ornemens qu’à la commodité.

Dans cet intervalle, les deux officiers de Montézuma étaient retournés à la cour, et n’avaient pas manqué, dans le récit de leur disgrâce, de faire valoir l’obligation qu’ils avaient de leur liberté au général des étrangers. Cette nouvelle parut apaiser la fureur de Montézuma, qui n’avait d’abord pensé qu’à lever une armée formidable pour exterminer les rebelles et leurs partisans. Cependant la colère ne pouvant lui faire oublier ses alarmes et les menaces de ses dieux, il prit le parti d’en revenir à la négociation, et de tenter par une nouvelle ambassade et de nouveaux présens d’engager Cortez à s’éloigner de l’empire. Ses ambassadeurs arrivèrent au camp des Espagnols lorsqu’on achevait de fortifier Vera-Cruz : il amenaient avec eux deux jeunes princes, neveux de l’empereur, accompagnés de quatre anciens caciques qui leur servaient de gouverneurs : leur présent était d’une richesse éclatante. Après avoir remercié le général du service qu’il avait rendu aux deux officiers de l’empire, et l’avoir assuré que la punition des caciques