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vris par ses impôts, il déclare la guerre à notre honneur, en nous ravissant nos filles et nos femmes. » Cortez s’efforça de le consoler, et lui promit ouvertement d’aider à sa vengeance.

Pendant qu’il s’informait des forces et de la situation des deux caciques, il vit entrer quelques Américains qui leur parlèrent, et les caciques s’étant levés aussitôt d’un air tremblant, sortirent sans prendre congé de lui, et sans avoir achevé leurs discours. On fut bientôt informé du sujet de leur crainte, lorsqu’on vit passer, dans le quartier même des Espagnols, six officiers de Montézuma, du nombre de ceux qu’il envoyait dans les provinces pour y lever des tributs : ils étaient richement vêtus, et suivis d’un grand nombre d’esclaves, dont quelques-uns soutenaient au-dessus d’eux des parasols de plumes. Cortez étant sorti pour les voir, à la tête de ses capitaines, ils passèrent d’un air méprisant : cette fierté irrita les soldats espagnols, qui l’auraient châtiée sur-le-champ, si le général ne les eût retenus. Marina fut envoyé aux informations avec une escorte. On apprit par cette voie que les officiers mexicains avaient établi le siége de leur audience dans une maison de la ville, où ils avaient fait citer les caciques, qu’ils leur avaient reproché publiquement d’avoir reçu dans leurs villes des étrangers ennemis de leur maître, et que, pour l’expiation de leur crime, ils avaient demandé, avec le tribut ordinaire, vingt habi-