Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 13.djvu/147

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tices et ses violences fussent révérées comme des arrêts du ciel ; que la raison néanmoins ne permettait pas de demander du secours à des étrangers pour tant de misérables, non-seulement parce que l’empereur du Mexique était trop puissant, mais plus encore parce que Cortez n’avait pas assez d’obligation aux Mexicains pour se déclarer en leur faveur, et parce que les lois de l’honnêteté ne permettaient pas de lui vendre à si haut prix les petits services qu’ils lui avaient rendus.

Ce langage adroit causa beaucoup de surprise et d’admiration au général espagnol. Il feignit néanmoins de s’y être attendu ; il assura le cacique qu’il craignait peu les forces de Montézuma, parce que les siennes étaient favorisées du ciel ; mais qu’étant appelé par d’autres vues dans le Quiabizlan, il y attendrait ceux qui se croyaient opprimés, et qui auraient quelque confiance à son secours. Il ajouta que, dans l’intervalle, le cacique pouvait communiquer cette proposition à ses amis. Soyez sûr, lui dit-il du même ton, que les insultes de Montézuma cesseront, ou qu’elles tourneront à sa honte lorsque j’entreprendrai de vous protéger. Ils se séparèrent après cette courte explication. Cortez donna aussitôt des ordres pour continuer sa marche. À son départ, quatre cents Américains se présentèrent pour porter le bagage de l’armée, et pour aider à la conduite de l’artillerie.

Le pays qui restait à traverser jusqu’à la