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adresse pour les ramener insensiblement à la raison ; et cette conduite lui en fit à la fin des amis fidèles.

Aussitôt qu’il crut son autorité bien affermie, il détacha cent hommes sous le commandement d’Alvarado pour aller reconnaître le pays, et pour chercher des vivres qui commençaient à manquer depuis que les Américains avaient cessé d’en apporter au camp. Alvarado n’alla pas loin sans rencontrer quelques villages dont les habitans avaient laissé l’entrée libre en se retirant dans les bois. Il trouva du maïs, de la volaille et d’autres provisions, qu’il se contenta d’enlever sans causer d’autres désordres ; et ce secours rétablit l’abondance. Alors Cortez donna ses ordres pour la marche de l’armée. Les vaisseaux mirent à la voile vers la côte de Quiabizlan, où l’on avait découvert un nouveau port, et les troupes suivirent par terre le chemin de Zampoala. Elles se trouvèrent en peu d’heures sur les bords d’une profonde rivière, où l’on fut obligé de rassembler quelques canots de pêcheurs pour le passage des hommes, tandis que les chevaux passèrent à la nage. On s’approcha d’une bourgade, qui ne fut reconnue que dans la suite pour la première du pays de Zampoala. Les habitans avaient non-seulement abandonné leurs maisons, mais emporté jusqu’à leurs meubles ; ce qui causa d’autant plus d’inquiétude à Cortez, que leur retraite semblait préméditée. Ils n’avaient même laissé