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trer leur adresse et leur valeur aux yeux de deux des principaux officiers de l’empire.

L’ordre fut donné sur-le-champ. L’infanterie castillane forma un bataillon, et tout le canon de la flotte fut mis en batterie. On déclara aux Mexicains que le général étranger voulait leur rendre les honneurs qui n’étaient accordés dans son pays qu’aux personnes d’une haute distinction. Cortez, montant à cheval avec ses principaux officiers, commença par des courses de bague. Ensuite, ayant partagé sa troupe en deux escadrons, il leur fit faire entre eux une espèce de combat avec tous les mouvemens de la cavalerie. Les Américains, dans leur première surprise, regardèrent d’abord avec frayeur ces animaux dont la figure et la fierté leur paraissaient terribles : et n’étant pas moins frappés de leur obéissance, ils conclurent que des hommes capables de les rendre si dociles avaient quelque chose de supérieur à la nature. Mais lorsqu’au signal de Cortez l’infanterie fit deux ou trois décharges, qui furent suivies du tonnerre de l’artillerie, la peur fit sur eux tant d’impression, que les uns se jetèrent à terre, les autres prirent la fuite ; et les deux seigneurs cachèrent leur effroi sous le masque de l’admiration. Cortez ne tarda point à les rassurer en leur répétant d’un air enjoué que c’était par ces fêtes militaires que les Espagnols honoraient leurs amis. C’était leur faire comprendre combien ces armes étaient terribles dans une action