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avoir obtenu cette satisfaction. Les deux Mexicains, frappés de l’air dont Cortez avait accompagné cette déclaration, ne répondirent que pour le prier avec soumission de ne rien entreprendre, du moins, avant la réponse de la cour, et pour lui offrir toute l’assistance dont il aurait besoin dans l’intervalle.

Ils avaient dans leur cortége des peintres de leur nation qui s’étaient attachés, depuis le premier moment de leur arrivée, à représenter avec une diligence admirable les vaisseaux, les soldats, les chevaux, l’artillerie, et tout ce qui s’était offert à leurs yeux dans le camp. Leur toile était une étoffe de coton préparée, sur laquelle ils traçaient assez naturellement, avec un pinceau et des couleurs, toutes sortes d’objets et de figures. Cortez, qui fut averti de leur travail, sortit pour se procurer ce spectacle, et ne vit pas sans étonnement la facilité avec laquelle ils exécutaient leurs dessins. On l’assura qu’ils exprimaient sur ces toiles non-seulement les figures, mais les discours mêmes et les actions ; et que Montézuma serait informé par cette méthode de toutes les circonstances de l’entretien qu’il avait eu avec Teutilé. Là-dessus, pour soutenir les apparences de grandeur qu’il avait affectées, et dans la crainte qu’une image sans force et sans mouvement ne donnât des idées peu convenables à ses vues, il conçut le dessein d’animer cette faible représentation en faisant faire l’exercice à ses soldats, pour mon-