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pérances des nouvelles découvertes de Christophe Colomb pour ne pas s’assurer la possession de tant de riches contrées, résolut d’y établir sa puissance sur des fondemens solides. Alphonse d’Ojéda, dont la hardiesse et le courage étaient célèbres, lui parut propre à cette entreprise, mais les courses et les aventures d’Ojéda ne l’avaient point enrichi. Loin de pouvoir fournir aux frais d’un armement considérable, il luttait alors contre sa mauvaise fortune dans Espagnola, d’où il ne paraît pas qu’il fut sorti depuis le second voyage qu’il avait fait avec Améric Vespuce. Jean de la Cosa, qui estimait son caractère, apprenant l’obstacle qui pouvait faire renoncer à ses services, offrit non-seulement de lui porter les ordres et les instructions de la cour, mais de l’aider de son bien pour une dépense dont le roi ne voulait pas se charger. Le ministre des Indes accepta cette proposition ; mais, dans le même temps, un gentilhomme fort riche, nommé Diégo de Nicuessa, qui s’était fait connaître avantageusement à la cour, arriva d’Espagnola, chargé d’une commission qui regardait cette colonie. Instruit de ce qui se ménageait en faveur d’Ojéda, il demanda que l’entreprise fut partagée entre eux, et son crédit le fit écouter. On forma deux provinces de cette partie du continent où l’on voulait s’établir ; on en régla les limites, et les provisions de deux gouverneurs furent expédiées. Le partage d’Ojéda fut tout l’espace qui est