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ciles, mais le nombre n’en est pas grand. Leur couleur est d’un brun obscur ; ils ont la queue courte, le visage et le dos rouges et sans poils. Kœmpfer en vit un auquel on donnait cent six ans : c’est beaucoup. Les provinces du nord ont quelques ours, mais fort petits. On y voit aussi des chiens sauvages qui ont le museau grand et ouvert. Le tanuki est un animal d’une espèce très-singulière ; sa couleur est d’un brun obscur, et son museau ressemble à celui d’un renard : il n’est pas fort gros. Kœmpfer le prend pour une espèce de loup. L’itutz et le tin sont deux animaux de couleur roussâtre, qui ne seraient pas différens, si le tin n’était plus gros que l’autre. Ils vivent si familièrement sous le toit des maisons, qu’on peut les mettre au rang des animaux domestiques. Ils font la guerre à la volaille et au poisson. Toutes ces îles sont remplies de rats et de souris. Les habitans, apprivoisent de gros rats, et leur apprennent à faire divers tours d’adresse, surtout à Osaka, qui est comme le rendez-vous de tous les charlatans de l’empire. Les renards ne sont guère moins communs : le peuple les croit animés par le diable ; ce qui n’empêche pas les chasseurs de les tuer, parce qu’on fait de leur poil d’excellens pinceaux pour écrire et pour peindre. On ne voit dans aucune île du Japon ni tigres, ni lions, ni panthères, ni d’autres espèces de grands animaux féroces.

Entre les insectes, celui qu’on nomme fourmi blanche passe pour le plus nuisible : c’est