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sème dans la saison des pluies, et ce travail est le partage des femmes. On le sème dans toutes les terres qui paraissent propres à le recevoir, et dont on n’est pas forcé à faire un autre usage. Les plus convenables à cette culture sont les terres basses et plates qui peuvent être percées de canaux pour les arroser. La province de Fisen est une des plus fertiles en riz, et produit le meilleur ; aussi les campagnes y sont-elles coupées de toutes parts par des canaux tirés des rivières, et quantité d’écluses donnent la facilité de les inonder entièrement.

Quoique l’orge soit principalement destiné à la nourriture des chevaux et du bétail, on ne laisse pas de l’employer quelquefois à l’apprêt des viandes, et d’en faire des gâteaux : les pauvres en font même du pain. Il en croît au Japon une espèce dont les épis prennent la couleur de pourpre en mûrissant. Le froment est à vil prix, et ne s’emploie qu’à faire des gâteaux.

Les raves croissent facilement au Japon, et sont d’une grosseur extraordinaire. De toutes les productions, c’est peut-être celle qui fournit le plus à la nourriture des habitans ; mais comme ils fument la terre avec les excrémens humains, elles ont une odeur si forte, que les Européens ont peine à les supporter.

On voit croître sans culture une infinité d’autres plantes dans les champs, sur les montagnes, dans les marais, dans les lieux les plus