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kaja, et qui porte des noix renfermées dans une véritable pulpe. Leur grosseur et leur forme sont celles de la noix d’arek. Elles n’ont pas un goût fort agréable lorsqu’elles sont fraîches ; mais elles deviennent meilleures en séchant. Leur huile a des qualités purgatives qui la rendent fort saine ; et le goût d’ailleurs en est presque le même que celui des amandes douces : elle sert aussi pour apprêter les viandes. La fumée des noyaux est le principal ingrédient dont on compose la meilleure encre du Japon.

Deux espèces de chênes, les seules qui croissent au Japon, sont fort différentes des nôtres : les glands de la première, qui est aussi la plus grande, se mangent bouillis ; le fruit du naatme, autre arbre du pays, est d’une bonté singulière, et beaucoup plus gros qu’ailleurs. On ne voit de limoniers au Japon que dans les jardins des curieux ; mais les oranges et les citrons y croissent en abondance.

Les Japonais plantent peu de vignes, parce qu’ils ont reconnu que leur raisin mûrit difficilement. Leurs mûres et leurs framboises ont un goût désagréable. L’insipidité de leurs fraises ne leur permet guère d’y toucher. Ils ont abondamment des pêches, des abricots et des prunes. Les prunes sont de deux sortes, toutes deux différentes des nôtres ; les unes blanches, les autres couleur de pourpre : elles ont des petits grains comme les mûres. On ne cultive au Japon les cerisiers et quelques autres arbres que pour les fleurs ; mais par cette culture elles