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mesure qu’il durcit, il devient plus solide et plus pesant. D’autres le mêlent et le pétrissent avec de la farine de cosses de riz, qui en augmente la quantité et relève sa couleur. Il y a d’autres manières de le falsifier ; mais si l’on en fait brûler un morceau, le mélange se découvre aussitôt par la couleur, l’odeur et les autres qualités de la fumée. Les Chinois, pour le mettre à l’épreuve, en raclent un peu dans de l’eau de thé bouillante ; s’il est véritable, il se dissout et se répand avec égalité. Les Japonais n’ont connu que des Chinois et des Hollandais la valeur de l’ambre gris. À l’exemple de la plupart des nations orientales de l’Asie, ils lui préféraient l’ambre jaune.

Les mers du Japon produisent une quantité surprenante de plantes marines, d’arbrisseaux, de coraux, de pierres singulières, d’éponges et de toutes sortes de coquillages, qui égalent en beauté ceux d’Amboine et des îles Moluques. Mais les Japonais en font peu d’estime ; ou si le hasard en fait tomber dans le filet d’un pêcheur, il les porte au temple le plus voisin, pour les offrir à Iebis, qui est le Neptune du Japon, comme un tribut de l’élément auquel cette divinité préside.

Un voyageur qui avait fait un long séjour à la Chine a prétendu qu’il ne se faisait point de porcelaine au Japon, et que celle qui se vend parmi nous, à ce titre, se faisait à la Chine pour les Japonais qui l’y venaient acheter. Il est vrai qu’ils y en achètent beaucoup ; mais il