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un serment solennel à leur refuser toute espèce de communication, de confiance ou d’amitié.

On a vu dans le journal de Kœmpfer avec quel air de dédain ils sont traités à la cour. Tout Japonais qui marque pour eux quelque égard ou quelque amitié n’est pas regardé comme un homme d’honneur, qui ait pour sa patrie l’attachement qu’il lui doit. De là vient l’opinion bien établie qu’il est également glorieux et légitime de leur survendre, de leur demander un prix excessif des moindres denrées, de les tromper autant qu’il est possible, de diminuer leurs libertés et leurs avantages, et d’inventer de nouveaux plans pour augmenter leur servitude.

Celui qui leur dérobe quelque chose, et qui est saisi sur le fait, en est quitte pour la restitution de ce qu’on trouve sur lui, et pour quelques coups de fouet qu’il reçoit sur-le-champ des soldats qui gardent leur île. Si le crime est considérable, il est quelquefois banni pour un temps assez court ; mais le châtiment des Hollandais qui fraudent la douane est une mort certaine, soit en leur tranchant la tête, ou par le supplice de la croix.

Aucun Hollandais ne peut envoyer une lettre hors du pays sans en avoir donné une copie aux gouverneurs, qui la font enregistrer dans un livre destiné à cet usage. Les lettres qui viennent du dehors doivent être remises aux mêmes officiers avant d’être ouvertes. Cependant ils ferment les yeux sur celles qui sont