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enrichis de perles et de diamans. Les bourgeois, dont la plupart sont marchands, artisans ou soldats, ont des habits qui ne leur descendent qu’à la moitié des jambes, et dont les manches ne passent pas le coude ; le reste du bras est nu ; mais ils portent tous des armes d’une propreté fort recherchée. Ils diffèrent encore des personnes de qualité par la forme de leur chevelure, qu’ils ont rasée derrière la tête ; au lieu que les nobles se font raser, le haut, du front, et laissent pendre le reste de leurs cheveux par-derrière, et trouvent tant de grâce à cette parure, qu’ils ont presque toujours la tête découverte. Cependant ils se la couvrent, en voyage, d’un grand chapeau de paille ou de bambou très-proprement travaillé, qui s’attache sous le menton avec de larges bandes de soie doublées de coton. Les femmes en portent comme les hommes. Ils sont fort larges : lorsqu’une fois ils sont mouillés, la pluie ne les pénètre point.

Les femmes sont plus magnifiquement vêtues que les hommes. Toutes les Japonaises sont coiffées en cheveux, mais différemment, suivant leur condition. Les femmes de l’ordre inférieur se contentent de les relever sur le haut de la tête, et de les y retenir avec une aiguille, à peu près comme les Espagnoles et les Italiennes. Les dames laissent tomber négligemment leur chevelure sur le derrière de la tête, où elle est nouée en touffe pendante. Au-dessus de l’oreille, elles ont un poinçon au bout duquel pend une perle, ou quelque