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lequel avait le plus de pouvoir, du directeur-général de la Compagnie hollandaise ou du stathouder de Hollande. Voici les questions qu’on me fit particulièrement : Quelles étaient les maladies externes ou internes que je croyais les plus dangereuses et les plus difficiles à guérir ? Quelle était ma méthode pour les ulcères et les apostumes intérieurs ? Si les médecins d’Europe ne cherchaient point quelques remèdes pour rendre les hommes immortels, comme les médecins chinois en faisaient leur étude depuis plusieurs siècles ? Si nous avons fait quelques progrès dans cette recherche ? et quel était le meilleur remède de l’Europe pour prolonger la vie ? Je répondis à cette dernière question que nos médecins avaient découvert une liqueur spiritueuse qui pouvait entretenir dans le corps la fluidité des humeurs, et donner de la force aux esprits. Cette réponse ayant paru trop vague, on me pressa de faire connaître le nom de cet excellent remède. Comme je savais que tout ce qui est en estime au Japon reçoit des noms fort longs et fort emphatiques, je répondis que c’était le sal volatile oleosum Sylvii. Ce nom fut écrit derrière la jalousie, et l’on me le fit répéter plusieurs fois. On voulut savoir ensuite quel était l’inventeur du remède, et de quel pays il était : je répondis que c’était le professeur Sylvius, en Hollande. On me demanda aussitôt si je le pouvais composer ; sur quoi l’ambassadeur me dit de répondre non ; mais je répondis affirmativement, en ajoutant