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d’argile, avec un réservoir d’eau sur le toit, et tous les instrumens nécessaires pour arrêter les ravages du feu.

Méaco passe pour le magasin général des manufactures du Japon et de toutes sortes de marchandises : c’est le centre du commerce de l’empire. Dans le dernier dénombrement, qui se nomme aratamé, on avait compté à Méaco quatre cent soixante-dix-sept mille cinq cent cinquante-six laïques, cinquante-deux mille cent soixante-neuf ecclésiastiques, sans y comprendre la cour entière du daïri, qui est très-nombreuse, et les étrangers qui s’y rendent continuellement de toutes les parties de l’empire.

À peu de distance du village de Canaia, on rencontre la grande et fameuse rivière d’Osigava, qui descend des montagnes voisines avec une rapidité surprenante, et se jette dans la mer une demi-lieue au-dessous. Il est impossible de la traverser à gué après les grandes pluies ; et dans d’autres temps les rochers qu’elle entraîne des montagnes la rendent toujours fort dangereuse. Les habitans des lieux voisins, qui connaissent parfaitement son lit, prennent un prix réglé pour aider les voyageurs ; et si quelqu’un a le malheur de périr entre leurs mains, les lois du pays punissent de mort tous ceux qui s’étaient chargés de sa conservation. Ils sont payés à proportion de la hauteur de l’eau, qui se mesure par un poteau planté sur la rive. Quoique l’eau fût alors assez basse, cinq