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« Le 23 août, nous allâmes à Kolyvankagora. C’est au pied de cette montagne qu’on a construit, en 1728, la première fonderie avec un ostrog : on n’en voit plus que les ruines, parce qu’elle a été abandonnée pour être transportée l’année suivante dans un lieu plus convenable, où elle est aujourd’hui.

» En 1725, quelques paysans fugitifs, étant venus s’établir sur l’Obi, apportèrent à un particulier russe, nommé Dimidoff, plusieurs échantillons de mines de cuivre qu’ils avaient trouvés dans ces cantons en chassant. Dimidoff, ayant obtenu du collége des mines la permission de faire fouiller et de bâtir des fonderies, fit de nouvelles recherches, et construisit la Savoda ou fonderie de Kolyvantagora ; elle est située dans les montagnes, et a pour défense un fortin de quatre bastions, entouré d’un rempart de terre et d’un fossé. C’est la résidence des officiers et des ouvriers qui travaillent aux mines. La plupart de ceux-ci sont des paysans de différens cantons, qui viennent ici pour gagner la capitation qu’ils sont tenus de payer à la couronne ; c’est pourquoi, après avoir gagné cet argent, ils s’en retournent presque tous chez eux ; ce qui ralentit beaucoup le travail des mines. L’entrepreneur, pour y remédier, a établi quelques villages ; mais ils fournissent à peine quarante ou cinquante hommes, lorsqu’il en faudrait au moins huit cents. Il y a pour la sûreté du lieu cent hommes à cheval.