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leurs prêtres ; ils les regardent comme autant de précieuses reliques.

Les femmes, comme les hommes, portent des pantalons étroits et des bottes légères en cuir de Russie. Ils ont aussi des sortes de galoches ou de sandales à la manière des Turcs, avec des talons très-hauts. Le bonnet des femmes diffère de celui des hommes en ce qu’elles y ajoutent divers ornemens. Les jeunes filles surtout recherchent davantage cette sorte de parure. Les femmes mariées mettent dessous leurs bonnets une longue bande de toile qui fait le tour du cou et forme par-derrière un nœud, dont les deux bouts tombent jusqu’à la ceinture.

Quelques femmes, surtout avant le mariage, se peignent les ongles de rouge. Cette couleur dure long-temps : elle est tirée d’une herbe qui se nomme kena en langue du pays. On la fait sécher, on la pulvérise avec un mélange de poudre d’alun, et, vingt-quatre heures avant d’en user, on prend soin de l’exposer à l’air.

Les maisons sont de pierre et assez bien bâties ; mais les meubles sont en petit nombre. On n’y voit ni chaises, ni tables ; quelques coffres de la Chine, garnis de fer, sur lesquels on place pendant le jour les matelas qui servent pendant la nuit, en les couvrant d’un tapis de coton de différentes couleurs, forment l’ameublement. Les habitans sont d’une propreté extrême dans leur manière de manger. Une pièce de calicot leur sert de nappes et de serviettes, et ils ont