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les amis du marié apportaient des pains de sucre pour présens de noce. Après la bénédiction nuptiale, on cassa ces pains en plusieurs morceaux : on sépara les gros des petits, et on les mit séparément sur des assiettes. Les plus gros furent distribués au clergé, et les autres aux assistans ; nous eûmes chacun environ deux onces de sucre. On quitta cette chambre pour s’aller mettre à table, et nous fûmes servis dans l’endroit où l’on nous avait reçus d’abord. Le repas était composé de riz, de pois, de bœuf et de mouton. À une heure après midi, nous nous retirâmes, et nous revînmes à Tobolsk. Nous sûmes depuis que la noce avait duré trois jours, pendant lesquels on n’avait cessé de boire et de manger.

» Nous ne vîmes rien de remarquable à Tobolsk, jusqu’au 14 avril, jour que finit le carême. Les cérémonies de Pâques, usitées chez les Russes parmi le peuple, sont ici les mêmes. Le 15, nous eûmes à peu près le même spectacle qu’on nous avait donné à Catherinembourg, si ce n’est qu’il se fit en plein jour. Ce fut la représentation d’une pieuse farce, toute semblable à nos anciens mystères, et distribuée en trois actes.

» Il y eut ce même jour à Tobolsk une autre solennité dont M. Muller fut témoin. À une verste de la ville, il était entré dans une maison située sur une éminence, et qui paraissait ne contenir qu’une seule chambre. Il y descendit par quelques marches basses, et il y