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première fois devant la chambre de la mariée, on jeta des fenêtres de celle-ci des morceaux d’étoffe que le peuple s’empressa de ramasser. Le marié avait une longue veste rouge, avec des boutonnières d’or. Son bonnet était brodé en or, et de la même couleur. De la cour il se rendit dans une chambre, où l’agouns (prêtre égal en dignité à un évêque), deux abouss, ou abiss, et deux hommes qui représentaient les pères du marié et de la mariée, étaient assis sur un banc. Il y avait dans cet endroit une grande foule de spectateurs accourus pour voir la cérémonie. Les deux paranymphes entrèrent dans la chambre avant le marié, et demandèrent à l’agouns si la cérémonie se ferait. Après sa réponse, qui fut affirmative, le marié entra : les paranymphes lui demandèrent si lui N. N. pourrait obtenir N. N. pour femme. Là-dessus, l’abiss envoya chez la mariée pour avoir la réponse. Son consentement étant arrivé, et les pères et mères des futurs conjoints ayant aussi donné le leur, l’agouns récita au marié les lois du mariage, dont la principale était qu’il ne prendrait jamais d’autre femme sans le consentement de celle qu’on allait lui donner. À toutes ces formalités, le marié gardait un profond silence ; mais les paranymphes promirent qu’il ferait tout ce qu’on exigerait de lui. L’agouns, pour lors, donna sa bénédiction, et il finit la cérémonie par un éclat de rire, qui fut imité par plusieurs des assistans. Pendant tout ce temps les parens et