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vassal de la Chine, mais aujourd’hui reconnaissant la souveraineté de l’empereur de Russie. Ces Kirghis ont des espèces de bourgades et de villages, se livrent à l’agriculture et au jardinage.

La moyenne et la petite horde, composées chacune de trente mille familles, vivent depuis 1731 sous la protection de la Russie. La première élit un khan ; la Russie le confirme. Cette horde campe au nord du lac Aral, jusqu’aux rives du Sarason dans le sud-est. Elle va souvent au-delà des monts Alghydim-Chalo, dans la steppe d’Issim. La petite horde est gouvernée par un sultan qui ne reconnaît que faiblement l’autorité du khan de la horde moyenne. Elle occupe l’espace compris entre l’Iaïk, le lac Aral et les environs d’Orenbourg.

Ces deux hordes laissent toujours en otage à Orenbourg quelques fils de leurs princes et des jeunes gens du plus haut rang ; mais rien ne peut rassurer contre leurs brigandages. Les Kirghis enlèvent quelquefois les hommes et les bestiaux jusque sur le territoire de la Russie, et attaquent dans leurs steppes les caravanes qui viennent commercer avec les Russes. Ce sont des voisins très-incommodes, qui changent par caprice d’amis, de protecteurs et d’ennemis. Bien loin de payer aucun tribut à la Russie, leurs chefs obtiennent des présens de cette puissance.

Les Russes comprennent sur leurs cartes