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brillent l’or et l’argent, sont du travail le plus recherché, et les brides mêmes sont surchargées d’ornemens.

Les femmes de distinction s’enveloppent la tête d’une ample pièce d’étoffe légère, et lui donnent la forme d’un turban turc ; leurs robes sont d’étoffe de soie, de toile peinte, de drap fin, et plus souvent de velours ; elles les garnissent de cordonnets, de galons d’or et de riches pelleteries. Les femmes du commun se couvrent habituellement la tête d’un voile ; mais les jours de fête elles portent des bonnets ornés de houppes et de grains de corail : ces coiffures sont accompagnées de bandes d’étoffe flottantes sur le dos et les épaules, et chargées des mêmes parures. Les filles restent la tête découverte, et partagent leurs cheveux en un grand nombre de tresses.

Les Kirghis ont un corps de noblesse fort nombreux et divisé en trois classes : les sultans descendent des princes souverains , les beys des guerriers qui ont été promus aux grades élevés, et les khodjis des familles distinguées par leur opulence.

Chaque tribu choisit ses chefs dans le corps de la noblesse ; mais elle ne leur accorde aucun revenu, ne suit leurs avis qu’autant qu’ils lui plaisent, et s’en écarte dès qu’elle trouve le moindre intérêt à ne pas s’y soumettre. Enfin les grands ne doivent leur pouvoir qu’à l’ascendant que leur donnent leurs richesses, ou à l’amour qu’ils savent inspirer.