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contrée à l’est, et que celle-ci n’offrait pas encore un état politique régulier, on lui appliqua une dénomination qui exprimait son infériorité, sous ces deux rapports. En lui conservant le nom de Boukharie, on devrait l’appeler haute Boukharie , parce qu’elle est plus élevée et plus froide que le pays à l’ouest ; alors celui-ci serait la basse Boukharie.

Ces deux pays sont nommés Touran par les écrivains persans ; Maravarannahar par les Arabes, c’est-à-dire au-dessous de l’eau (la mer Caspienne) ; par les Orientaux en général, vara djihon (au-dessous du Djihon). Comme il fut habité d’abord par des Tartares ou Turcs, on le comprit sous la dénomination générale de Turkestan, et il fut indiqué particulièrement sous celle de Turkestan oriental. Rubriquis le nomme Karakitai, la géographie chinoise Toufan, l’historien de Gengis-khan Dsagatai oriental. Quelques auteurs qui en ont parlé l’ont appelé Mogolistan ; enfin, comme le pays est difficile à garder par ceux qui en font la conquête, et qu’il s’est fréquemment partagé en plusieurs souverainetés indépendantes, il en a été question sous le nom des villes capitales de chacun de ces états.

La petite Boukharie touche au nord et à l’est à la partie du désert de Cobi, occupée par les Kalmouks ; au sud, au Thibet ; à l'ouest, à la grande Boukharie. Entourée sur plusieurs points par des espaces déserts, ses limites ne peuvent se fixer avec précision. Il paraît qu’elle