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du lac Aral, au nord de Khiva. Leur pays est arrosé par le Khisil. On les nomme aussi les Konrats, d’après leur principale ville, qui est plutôt leur camp d’hiver. Ils obéissent à deux khans, et doivent un tribut à l’état de Khiva ; mais comme ils ne le paient que lorsqu’ils ne lui font pas la guerre, ils l’acquittent rarement. Ils s’occupent de l’agriculture, de la chasse et de la pêche, indépendamment du soin de leurs troupeaux. Ils ont beaucoup de chevaux, de chameaux, de bœufs et de moutons. L’été ils vivent sous des tentes ; l’hiver ils habitent des yourtes, dont la réunion forme des espèces de villes ou de camps retranchés. Ils ont parmi eux un grand nombre de Karakalpaks et de Troukmènes ; et le total de cette population s’élève à cent mille hommes. Ils ont pour voisins les Kirghis et les Karakalpaks du Tachkent et du Turkestan.

Le Turkestan actuel n’a pas l’étendue que les géographes orientaux donnent au pays qu’ils désignent sous ce nom ; c’était un état vaste et florissant, qui s’étendait depuis les montagnes limitrophes de la Perse jusqu’aux steppes des Kirghis. Ce n’est plus aujourd’hui qu’un petit pays arrosé par le Karason, qui est un affluent du Syr. Le sol n’y est pas mauvais, mais il est médiocrement cultivé, quoique les habitans aient des demeures fixes. Leur khan est tributaire de la horde moyenne des Kirghis. Leur ville principale est Turkestan ou Taras sur le Karasou, avec six mille habitans ; elle est révé-