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contre les mines de l’ancienne Ourghentz, qui fut long-temps la capitale du pays, et dont les écrivains orientaux vantent la splendeur.

C’est à Ourghentz que naquit Aboul-Ghazi-Behader en 1605. Sa vie fut très-orageuse. Il fut proclamé khan du Kharasm en 1644, et abdiqua peu de temps avant sa mort, qui arriva en 1664. Durant cet intervalle, il écrivit son Histoire des Tartares, qui renferme beaucoup de notions curieuses sur ces peuples.

Le nom d’Ousbeks, que l’on donne indifféremment aux Tartares du Kharasm et à ceux de la grande Boukharie, leur vient d’Ousbek-khan l’historien, un de leurs princes. Cet usage de prendre le nom d’un prince pour lui témoigner l’affection générale de ses sujets a toujours été en honneur parmi les peuples nomades de l’Asie centrale.

Les Ousbeks tirent leur subsistance en partie de leurs bestiaux, et en partie de leurs rapines ; ils demeurent, pendant l’hiver, dans les villes et les villages qui sont vers le centre du pays. En été, le plus grand nombre campe sur les bords de l’Amou, et dans d’autres lieux où le pâturage est bon pour leurs troupeaux, cherchant sans cesse l’occasion de piller et de ravager. Ils font des incursions continuelles sur les terres de Perse, dont ils sont voisins. Les traités sont un frein qui ne les arrête pas, parce que les esclaves et le butin qu’ils enlèvent dans ces courses, font toute leur richesse. Quoiqu’il se trouve d’excellens pâturages vers