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devons une Histoire des Tartares traduite en français, était né à Ourghentz. Les Khivintz cultivent leurs terres avec soin, élèvent des vers à soie, fabriquent des étoffes de soie et de coton, commercent par caravanes avec la grande Boukharie et la Russie.

Khiva, capitale actuelle, est située sur un canal dérivé de l’Amou. Elle a trois mille maisons bâties en terre à la manière du pays, un château fort avec le palais d’été du khan, trente mosquées, et une école des sciences. On y compte dix mille habitans ; les environs sont remplis de vergers, de vignobles, de champs cultivés, et de villages bien peuplés. Khiva est à quinze journées de route au sud d’Orenbourg en Russie. Les caravanes de Khiva apportent dans cette ville du blé, du coton écru, des étoffes de soie et de coton, des robes de chambre brodées en fil d’or, des peaux d’agneaux, et quelquefois des monnaies de la Perse et de l’Indoustan ; ou des lingots d’or et d’argent ; elles achètent en Russie des marchandises de fabrique européenne, et chez les Turcomans des chevaux, des bœufs et des moutons. Khiva est aussi un grand marché d’esclaves. Cette ville est désignée dans quelques livres sous le nom de Khayouk.

Ourghentz la neuve, nommée aussi Ourgentzi, à onze lieues au nord de Khiva, sur le même canal, a vingt mosquées, quinze cents maisons en terre, et cinq mille habitans ; elle est commerçante. À quelque distance, on ren-