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Le Khisil, qui contribue aussi à la fertilité du Kharasm, lui sert en quelque sorte de limite du côté du Thurkestan ; il se jette dans le lac d’Aral, entre l’Amou au sud et le Syr-Daria au nord. Tout ce qui concerne sa division en plusieurs bras, sa jonction avec d’autres rivières, le cours forcé que les travaux des hommes lui ont fait suivre, est mêlé de beaucoup d’obscurité.

Le lac d’Aral, c’est-à-dire des aigles, est, chez les Orientaux, le lac de Khovaresm et d’Oghous ; il porte quelquefois le nom de mer. Son étendue est de soixante lieues du nord au sud, et de quarante-cinq de l’est à l’ouest. Ses eaux sont peu salées ; les peuples qui vivent sur ses bords en boivent en cas de nécessité. Il renferme plusieurs îles, et nourrit des phoques, et à peu près les mêmes espèces de poissons que la mer Caspienne. Si ces deux grands lacs ont communiqué ensemble comme quelques auteurs l’ont supposé, ce ne fut probablement que par un détroit qui n’avait pas beaucoup de largeur, car ils sont séparés par un pays très-élevé, et même montueux. Les rives de l’Aral sont généralement plates, sablonneuses, garnies de roseaux.

Le Kharasm, dans les parties susceptibles de culture, produit du froment, de l’orge, du sorgo, qui porte en plusieurs endroits le nom de millet de Boukharie, du tchegoura, espèce de riz, des légumes, du vin, de l’huile que l’on tire du sésame, des mûriers, des fruits