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pienne et du lac d’Aral ; des déserts sablonneux occupent tout ce qui est situé le long de ces lacs et de la frontière de Perse ; mais le Kharasm oriental, qui touche à la grande Boukharie, offre plusieurs cantons fertiles.

Le Kharasm oriental a des montagnes qui renferment des mines d’or et d’argent jadis exploitées ; mais auxquelles il est, dit-on , aujourd’hui défendu de travailler. On ajoute que l’on y trouve aussi diverses pierres précieuses.

La fertilité de quelques cantons du Kharasm est due aux canaux d’irrigation, que l’on dérive de l’Amou. Cette rivière est le Djihon des Arabes, l’Oxus des Grecs et des Latins ; on la désigne aussi par les noms d’Amou-Daria et d’Oulou-Dighoum. Après avoir pris sa source à l’ouest des monts Belour, elle coule d’abord sous le nom d’Harrat ou Herret et de Belour-Seglar, traverse la grande Boukharie, forme sa limite méridionale du côté de la Perse, entre dans le Kharasm, où, arrivée au pied du Veislouka, elle est saignée par un si grand nombre de canaux, qu’après s’être partagée en deux branches principales, la moins considérable conserve seule un cours continuel jusqu’au lac d’Aral ; l’autre, dans ses crues, se répand sur des plaines marécageuses qui la bordent, et reste quelquefois à sec dans plusieurs endroits, suivant les écrivains orientaux. Le bras occidental du Djihon allait autrefois se jeter dans la mer Caspienne ; cet ancien canal est bouché par les sables.