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de tous les pays mahométans. La petite rivière qui traverse la ville et qui se jette dans l’Amou apporterait beaucoup d’avantages aux habitans par les communications qu’elle pourrait leur donner avec les états voisins, s’ils s’occupaient de la rendre navigable ; mais, pour faire fleurir le commerce à Samarkand, il lui faudrait un état de choses plus tranquille et plus stable.

On dit que cette ville fabrique le plus beau papier de soie de toute l’Asie ; et, dans cette opinion, il est fort recherché des Levantins ; on prétend que c’est d’elle que nous tenons cette invention.

La province de Balk est au sud de celle de Sogd, et à l’est de celle de Bokhara. Elle est petite, mais si fertile et si bien cultivée, qu’elle a excité la convoitise de voisins puissans ; quelques districts, et même sa capitale, ont été conquis par les Persans et les Afghans ; elle abonde particulièrement en soie, dont les habitans font de fort jolies étoffes.

Les Ousbeks de Balk sont les plus civilisés de tous ceux qui habitent la grande Boukharie. Ils doivent apparemment cet avantage au commerce qu’ils ont avec l’Inde et la Perse ; si l’on excepte l’activité et le goût du travail, qui sont plus communs parmi eux que parmi les autres Tartares ; il n’y a nulle différence pour la religion et les usages.

La ville de Balk est située vers les frontières de la Perse, au sud de Termed, sur la rivière de Déhask, qui, à quarante milles plus loin,