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la puissance des Ousbeks ; elle touche au nord, au Turkestan ; à l’est, à la petite Boukharie ; au sud, au Caboulistan et à la Perse ; à l’ouest, à la Khovaresmie. Elle est située entre le 34e et le 43e degré de latitude.

La nature n’a rien refusé à ce beau pays pour le rendre agréable. Le climat est à la vérité froid dans la partie orientale, mais à l’ouest il est chaud et salubre. Les montagnes renferment des mines d’or ; les plaines et les vallées produisent du riz, du froment ; toutes sortes de fruits et de légumes, du vin, du tabac, du chanvre, du lin , du coton, nourrissent de nombreux troupeaux de bœufs et de moutons ; les chevaux et les chameaux aident l’homme dans ses travaux, les vers à soie et les abeilles lui donnent leur tribut. L’Amoudaria (le Djihon des anciens), le Sihon, le Margab, le Thoros et le Sogd, qui l'arrosent, sont des rivières très-poissonneuses. Le bois, qui est si rare dans le pays des Mongols et dans plusieurs parties de la Tartane, abonde dans quantité de cantons de la Boukharie.

L’agriculture, le soin des troupeaux ; les manufactures d’étoffes de soie et de coton, forment les principales occupations des habitans de la grande Boukharie. Ils font un grand commerce, par caravanes, dans l’Inde, en Chine, en Perse et en Russie. Ils portent dans ces différens pays des chevaux, des moutons, des cuirs de feutre, des tissus, des fruits secs, de la poudre d’or, des pierres précieuses. Une