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chaîne de l’Indou-kouch, et des déserts de sable, lui servent de bornes vers le Caboulistan et la Perse ; mais elles ont été franchies par ses voisins. À l’ouest la mer Caspienne donne à la Tartarie une barrière naturelle.

Ce pays, sans y comprendre la steppe d’Issim, dont les Russes réclament la souveraineté, comprend plus de soixante mille lieues carrées de superficie, mais sur cette immense étendue à peine compte-t-on cinq millions d’habitans.

Les principales divisions de la Tartarie indépendante, en allant du sud et de l’est à l’ouest, au nord, sont la grande Boukharie, la Khovaresmie, avec le pays des Troukmènes ou Turcomans et des Araliens ; le Taschkent et le Turkestan, enfin le pays des Kirgis et des Karakalpaks. Tous ces peuples sont d’origine tartare, et leurs essaims se sont répandus dans beaucoup de pays de l’ancien monde, où l’on retrouve leurs noms.

La grande Boukharie se nomme aussi pays des Ousbeks, Dsagati occidental, c’est le Maavarannahar des Arabes, ou pays au-dessous de l’eau (la mer Caspienne) ; le Varaad-djihon des Orientaux, en général, c’est-à-dire au-dessous du Djihon. C’est la Transoxiane des Romains, la Sogdiane et la Bactriane des Grecs. Les écrivains persans, ainsi qu’on l’a dit plus haut, ont compris les deux Boukharie sous le nom commun de Touran.

La grande Boukharie est la meilleure partie de la grande Tartarie. Ses bornes varient avec