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reposer ? ou bien éclosent-ils sur les vaisseaux mêmes ? Dans ce cas, les apporterait-on au Kamtchatka d’un climat étranger, comme les punaises qu’on trouve aux environs du Bolchaia-Rieka et de l’Avatcha, où sans doute elles sont venues dans des coffres et sur des habits ?

Si les Kamtchadales sont délivrés de la plupart de nos insectes, ils sont encore plus tourmentés par les poux qu’on ne l’est en Italie et même en Espagne. On en trouve sur les bords de la mer une espèce qui s’insinue entre cuir et chair, et cause des douleurs aiguës, qu’on ne peut faire cesser qu’en coupant la chair vive où elle a fait son nid. Quant aux poux ordinaires, cet insecte domestique des climats chauds, ils abondent tellement au Kamtchatka, que les femmes n’ont souvent d’autre occupation que de s’en délivrer. Elles les font tomber par tas sur leurs habits, en passant leurs cheveux à travers les doigts, qui leur servent de peigne. Les hommes s’en débarrassent avec des étrilles de bois, dont ils se frottent le dos. Mais les hommes et les femmes mangent également leurs poux, sans doute par représailles. Les Cosaques sont obligés de menacer les Kamtchadales de les battre comme des enfans pour les déshabituer de cette malpropreté. Mais on ne saurait empêcher une femme de ce pays de manger des araignées quand elle en trouve, soit avant de s’exposer à la grossesse, soit durant cet état, ou au terme d’accoucher. L’idée qu’on a de la vertu de cet insecte pour la fé-