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ou de bois à travers le corps d’un poisson ; en sorte que l’instrument demeure caché sous la nageoire qui est sur le dos. On jette cette amorce dans la mer. Les tchaiki veulent aussitôt se disputer la proie, et quand le plus fort des combattans a saisi l’hameçon, on tire le tout avec une courroie qui tient à l’amorce. Quelquefois on attache un de ces oiseaux vivans à cette espèce de ligne pour en attraper d’autres, en lui liant le bec, de peur qu’il n’avale l’amorce.

Parmi les oiseaux de mer, on distingue l’oiseau de tempête, espèce de pétrel. Les navigateurs l’appellent ainsi, parce qu’il vole fort bas, rasant la surface des eaux, ou qu’il vient se percher sur les vaisseaux, quand il doit y avoir une tempête. Cette allure en est un présage infaillible.

Au nombre de ces oiseaux de mauvais augure, Steller range les starik et les gloupichi. Les premiers, dont le nom est russe et signifie une faucille, sont de la grosseur d’une grive, ont le ventre blanc, et le reste du plumage d’un noir quelquefois tirant sur le bleu. Il y en a qui sont entièrement noirs, avec un bec d’un rouge de vermillon, et une huppe blanche sur la tête. Les naturalistes les nomment alques huppés. Les gloupichi tirent leur nom de leur stupidité ; c'est l’alque, perroquet des naturalistes ; ils sont gros comme un pigeon. Les îles ou les rochers situés dans le détroit qui sépare le Kamtchatka de l’Amérique en sont tout couverts. Le dessus de la tête et du cou, le