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Il y a des cormorans qui sont particuliers au Kamtchatka : on les appelle tchaiki. Deux de ces espèces diffèrent par les plumes, que l’une a noires, et l’autre blanches. Le tchaiki est gros comme une oie, a le bec long de cinq pouces, tranchant sur les bords ; la queue longue de huit à neuf pouces ; les ailes de sept pieds d’envergure, quand elles sont étendues ; le gosier si large, qu’il avale de grands poissons tout entiers. Il ne peut se tenir sur ses pieds, ni s’élever de terre pour voler, quand il a mangé. Mais par ses traits il ressemble sans doute à beaucoup d’autres oiseaux déjà décrits dans cet ouvrage, quoique les naturalistes soient ordinairement si peu d’accord dans leurs descriptions, qu’ils font tantôt plusieurs sortes d’oiseaux d’une seule espèce, tantôt une seule espèce de plusieurs ; le bec, les pieds, les ailes, la nuance et la place des couleurs et des taches, se variant à l’infini, non-seulement d’une espèce à l’autre, mais entre les individus de la même espèce, selon l’âge et le climat. Il suffit donc de recueillir dans cette histoire les relations de divers animaux avec l’homme, c’est-à-dire, ce qu’il y a de particulier entre ces espèces et la nôtre dans les différens pays qu’elles habitent ensemble. Ainsi l’on se contentera de dire que l’homme se sert de la vessie du tchaiki pour l’attacher à ses filets, au lieu de liége, et qu’il pêche ces sortes d’oiseaux : voici comment.

Les Kamtchadales passent un hameçon de fer