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hommes ; c’est que le sol montagneux ou marécageux ne produit guère de verdure entre les pierres ou les eaux dont il est couvert. Dès lors on doit imaginer que les oiseaux y sont rares : aussi ne sont-ce la plupart que des oiseaux aquatiques ; et la mer en fournit les plus nombreuses espèces.

Elles sont presque toutes sur la rive orientale du Kamtchatka, parce que les montagnes leur offrent un asile plus voisin, et l’Océan plus de nourriture.

Le plus connu de ces oiseaux est le macareux, désigné sous le nom de canard du nord. Les Kamtchadales l’appellent ypatka. On le trouve sur toutes les côtes de la presqu’île, et il n’a rien de particulier pour le Kamtchatka que d’y être fort commun.

Un autre oiseau du même genre, qui ne se trouve point ailleurs, est le mouïchatka. Il diffère de l’ypatka, qui a le ventre blanc, en ce qu’il est tout noir, et qu’il a sur la tête deux longues plumes effilées d’un blanc jaunâtre qui, partant de dessus les yeux, lui pendent comme deux tresses de chaque côté du cou.

L’arau ou le kara est une espèce de plongeur. Cet oiseau, plus gros que le canard, a la tête, le cou et le dos noirs, le ventre bleu, le bec long, droit, noir et pointu, les jambes d’un noir rougeâtre, et trois ergots unis par une membrane noire. Ses œufs sont très-bons à manger ; sa chair est mauvaise, et sa peau sert à faire des fourrures.