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mon peuvent défier les vents : l’un est au-dessus, l’autre est au-dessous de leurs ravages.

Kracheninnikov fait une classe à part des espèces de poissons qui fréquentent indifféremment toutes les rivières, et dans tous les temps.

La première de ces espèces est le goltsi, qui grossit jusqu’à peser vingt livres. Il entre dans le Kamtchatka, et, par les petites rivières qu’il reçoit, gagne les lacs d’où sortent ces rivières. C’est là qu’il séjourne et s’engraisse à loisir durant cinq ou six ans, qui font le terme de sa vie.

La première année, ces poissons croissent en longueur ; la seconde, plus en largeur ; la troisième, en grosseur par la tête ; et les trois dernières années, deux fois plus en épaisseur qu’en longueur. C’est à peu près ainsi que doivent croître les truites, dont le goltsi fait une espèce.

Une seconde espèce est le monikiz, distingué des autres sortes de truites par une raie rouge assez large qu’il a de chaque côté du corps, depuis la tête jusqu’à la queue. Il mange les rats qui traversent les rivières en troupes. Il aime la baie du brovnitsa, espèce de myrtille qui croît sur le bord des eaux. Quand il en voit, il s’élance de l’eau pour en attraper la feuille et le fruit. C’est un très-bon poisson, mais il est rare. Comme on ne sait quand il entre dans l’eau douce ou retourne dans la mer, on conjecture qu’il remonte les rivières sous la glace.

Les Kamtchadales ont aussi des éperlans,