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maîtres les prémices de leur pêche à quelque prix que ce fût. »

Le niarka, qui est proprement le saumon, vient au commencement de juin dans toutes les rivières du Kamtchatka. Quelques-uns remontent jusqu’aux sources, où l’on en prend avant que la pêche ait commencé dans les embouchures. Cependant le niarka ne séjourne pas long-temps dans le lit des rivières, préférant les eaux des lacs, parce qu’elles sont, dit Steller, épaisses et fangeuses. Ce poisson pèse rarement au delà de quinze livres.

Le kaita ou kaïbo, plus beau que le niarka, se montre dès les premiers jours de juillet dans toutes les rivières. En automne, on le pêche près des sources, dans des creux profonds où les eaux sont tranquilles. Sa chair est blanche, et sa peau sans aucune tache.

Le belaïa riba, qu’on appelle le poisson blanc, soit parce qu’il a dans l’eau une couleur d’argent, soit parce que c’est le meilleur de tous les poissons à chair blanche, ressemble au kaita pour la grosseur et la figure ; mais il en diffère par des taches noires oblongues dont il a le dos parsemé. Quand les vieux poissons de cette espèce ont déposé leurs œufs, ils s’enfoncent dans des endroits profonds, où la vase est épaisse, où l’eau ne gèle jamais ; aussi peut-on en prendre même en hiver ; c’est la ressource des peuples méridionaux du Kamtchatka ; mais en février il n’est pas aussi gras qu’en automne.

Quelque soit l’instinct ou le besoin qui attire