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pèces qui se retrouvent la plupart dans toute l’étendue du globe. C’est dans cet esprit qu’on va suivre l’histoire des animaux qui habitent les mers et les eaux intérieures du Kamtchatka. On ne parlera que des espèces les plus abondantes de ces côtes, ou les plus nécessaires aux habitans.

Partout où l’on trouve la baleine, on ne peut la passer sous silence. Ce poisson occupe une place considérable dans l’histoire des merveilleuses productions de la nature. L’Océan oriental et la mer de Pengina voient souvent de ces monstrueux cétacés, qui s’annoncent, dit-on, du fond de l’eau, par les jets prodigieux qu’ils lancent à la surface d’une mer calme. On dit même que les baleines approchent souvent si près du rivage, quand elles viennent s’y frotter, pour se dégager des coquillages vivans dont elles sont couvertes comme un rocher, que du bord on pourrait les atteindre à coups de fusil. Ce fait suppose que la mer est très -profonde sur les côtes où ce poisson est si familier ; car on prétend qu’il s’y rencontre des baleines qui ont depuis sept jusqu’à quinze sagènes de longueur. Les plus petites entrent quelquefois dans les rivières, au nombre de deux ou trois ; mais les plus grosses s’éloignent des côtes de la mer. Il est rare qu’on en prenne au Kamtchatka ; mais très-ordinaire d’en voir de mortes, que le flux a jetées sur le rivage, où elles sont bientôt dépecées. C’est surtout au cap Lopatka que les tempêtes et les courans en amènent le