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même temps à frapper et à parer. Quand l’un des deux se sent le plus faible, il a recours aux coups de dents, qui font des incisions pareilles à celles que ferait un sabre ; mais bientôt les spectateurs viennent au secours du vaincu pour séparer les combattans. Telle est l’ardeur des chats-marins pour la guerre, qu’il n’y en a presque point qui ne soient criblés de blessures, et que la plupart meurent plutôt dans les combats que de vieillesse. Aussi voit-on certains endroits de la côte tout couverts d’ossemens, comme le seraient nos champs de bataille, si les hommes n’ensevelissaient pas leurs morts.

La loutre de mer est le plus doux des animaux marins qui fréquentent la terre. Les femelles semblent montrer une tendresse singulière pour leurs petits, les tenant embrassés entre leurs pates de devant pendant qu’elles nagent sur le dos, jusqu’à ce qu’ils soient en état de nager. Malgré la faiblesse et la timidité, qui les font fuir devant les chasseurs, elles n’abandonnent leurs petits qu’à la dernière extrémité, prêtes à revenir à leur secours dès qu’elles les entendent crier. Aussi le chasseur tâche-t-il d’attraper une jeune loutre, quand il veut en avoir la mère. On recherche la loutre de mer pour sa fourrure épaisse et soyeuse, qui ressemble plus à du duvet qu’à du poil.

On les prend, de plusieurs façons, soit à la pêche, en tendant des filets ; soit à la chasse, avec des canots et des harpons. On les poursuit