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magistrats, également nécessaire pour sortir et pour entrer. Il informait Ricci de son voyage et de sa position, le priant de le tirer de sa prison, afin qu’il put retourner aux Indes par mer.

Les jésuites de Pékin étaient informés depuis long-temps de son voyage, ils l’attendaient chaque année, et n’avaient pas manqué de demander de ses nouvelles à tous les marchands qui étaient arrivés dans la capitale, sous le travestissement d’ambassadeurs. Ils furent donc bien joyeux, lorsqu’au mois de novembre 1605, ils reçurent sa lettre. On s’occupa aussitôt des moyens de le tirer d’il était, mais on ne put lui envoyer un Européen, parce qu’un étranger n’aurait pu que faire naitre de nouveaux obstacles pour un étranger. On jeta donc les yeux sur un jeune Chinois chrétien, nommé Ferdinand, qui n’avait pas encore commencé son noviciat, et on lui donna pour compagnon un nouveau converti, qui connaissait parfaitement le pays et ses usages. On leur recommanda, s’ils ne pouvaient emmener Goez avec la permission des magistrats, de rester auprès de lui, et d’écrire à la maison de Pékin, où l’on examinerait ce qu’il faudrait essayer auprès du gouvernement en faveur de Goez.

Ferdinand, malgré la rigueur de la saison, se mit en route au mois de décembre : son voyage dura quatre mois. Cependant Goez avait été plus tourmenté par les Mahométans que pendant le voyage. La cherté des vivres à So-tcheou l’avait forcé d’y vendre son jaspe. Il n’en